Au cœur du dérèglement climatique Au cœur du dérèglement climatique
Sommaire
Au cœur du dérèglement climatique Au cœur du dérèglement climatique
Introduction
Au cœur du dérèglement climatique Au cœur du dérèglement climatique
Introduction
Situer les Maldives
Vulnérables face au changement climatique, les Maldives pourraient bien disparaître d’ici à 2100, englouties par la montée de la mer.
Les îles Maldives sont situées au cœur de l’océan indien, à environ 450 km de l’Inde. C’est un archipel composé de près de 2 000 îles regroupées en 26 atolls. Ses plages de sable fin et ses eaux cristallines attirent chaque année les touristes du monde entier. Pour combien de temps encore ? Selon les prévisions du GIEC, le niveau des mers et des océans pourrait monter de 55 cm à 1 mètre d’ici à 2100. Plus de 80% de ces îles ne s’élèvent pas à plus d’1 mètre au dessus du niveau de la mer et sont donc menacées.
Les premiers effets du réchauffement climatique se font déjà ressentir : montée de l’eau salée et disparition de l’eau douce, raréfaction des ressources, phénomènes climatiques…
Les îles Maldives sont situées au cœur de l’océan indien
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Introduction
Un archipel en sursis
« Les Maldives sont d’autant plus vulnérables face au réchauffement climatique que les îles se situent au ras de l’eau. »
Depuis deux décennies, les catastrophes naturelles "exceptionnelles" semblent cibler cet archipel. A peine remise du raz de marée qui inonda la capitale Malé en 1987, les Maldives durent affronter le phénomène El Nino en 1998 qui tua 90% des coraux sur une zone de plusieurs kilomètres carrés.
En 2004, le tsunami toucha durement ces atolls, dont 9 îles furent déclarées ensuite inhabitables. Il y a désormais urgence à agir si les Maldiviens ne veulent pas un jour être considérés comme des réfugiés climatiques.
X FermerUn archipel en sursis
Les effets du réchauffement climatique sont déjà bien visibles : les maisons autrefois habitables baignent les pieds dans l’eau à cause de l’érosion des plages, accentuant la concentration de la population sur la capitale. L’eau salée s’infiltre dans les puits d’eaux potables et détruit les cultures alimentaires. Les coraux meurent, exposant davantage ces îles aux effets dévastateurs des tsunamis.
Les Maldives sauront-elles faire face aux défis majeurs qui les attendent ? Sauront-elles s’adapter au changement climatique ?
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Introduction
La menace des glaciers
Si la montée des eaux, alimentée notamment par la fonte des glaciers, devait atteindre 1m d’ici à 2100, les archipels des Maldives, des îles Marshall ou encore de Kiribati seraient submergés.
Pendant les 3 derniers millénaires, la mer est montée d’environ 0,5 mm par an. Au XXe siècle, le phénomène s’est accéléré : sur 100 ans, le niveau de la mer a augmenté de 20 cm environ. Son rythme actuel est estimé à 3mm par an et les projections du GIEC à horizon de 2100 évoquent une hausse de 55 cm, voire près d’1 mètre dans le scénario le plus pessimiste.
Les Etats atolliens tels que les Maldives, les îles Marshall, Tuvalu ou encore Kiribati, sont particulièrement vulnérables. Ces archipels ont en commun de vivre au raz de l’eau. Aux Maldives, le point culminant se situe à peine à 2,3 mètres au dessus de la mer.
X FermerLa menace des glaciers
« Nous concentrons nos recherches sur la raréfaction des ressources plutôt que sur la disparition des îles. Avec l’acidification des océans, la montée des eaux et la hausse des températures des eaux de surface, la vie pourrait bien un jour ne plus être viable, forçant la population maldivienne à l’exode ».
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Mohamed Aslam - Océanographe
X FermerLa menace des glaciers
Le changement climatique provoque une montée des eaux, une acidification des océans, une hausse des températures de surface qui ont un impact négatif sur la vie dans les îles. « Les logements sont fragilisés par l’érosion des plages, les plantes et les ressources naturelles s’amenuisent à cause de l’acidification de l’eau, les ressources en eaux également. Le scénario sur lequel nous concentrons nos efforts n’est pas tant la disparition des îles mais l’impossibilité pour nous d’y survivre. La vie pourrait bien un jour ne plus être possible, ce qui provoquerait un exode de la population. Nous faisons face à des défis importants, mais je garde espoir. Nos ancêtres ont vécu pendant 2000 ans ici, nous vivons ici et j’espère bien que nos petits enfants pourront eux-aussi vivre et mourir ici », confie-t-il.
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Chapitre I Au ras de l'eau
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Chapitre I Au ras de l'eau
Les dangers de l’érosion
Faut-il s’inquiéter de l’érosion des plages ? Aux Maldives, les habitations sont souvent installées en bord de mer, compte tenu de l’exiguïté des îles. Avec le recul du littoral, il n’est pas rare de voir des maisons détruites, "les pieds dans l’eau". La fragilisation des bords de mers a une autre conséquence : l’eau de source disponible sur les îles se mélange doucement à l’eau salée, rendant les puits inutilisables pour la culture comme pour la vie quotidienne.
X FermerLes dangers de l’érosion
Autrefois ensablées, ses racines sont exposées au soleil et rongées par le sel. Le moment se rapproche. Dans quelques années tout au plus, le sable cédera sa place sous les coups de butoirs de la mer et les racines de cet arbre seront entièrement recouvertes d’eau.
L’effet le plus visible du changement climatique en cours aux Maldives est l’érosion des plages. Le phénomène n’est pas isolé : entre 75 et 90% des plages du monde sont menacées de disparition d’ici 2100. Sur l’île de Kuda Huraa, comme sur tous les atolls des Maldives, la population tente comme elle le peut de s’adapter à la situation. « Il y a beaucoup d’îles aux Maldives dont la superficie n’excède pas 1 km². Nous construisons donc souvent les maisons en bordure des plages. Il n’est pas rare avec l’érosion de voir une maison construite il y a une trentaine d’années détruite par la mer », explique Mohamed Aslam, océanographe.
Chapitre I Au ras de l’eau
Les dangers de l’érosion
« Le sable était coupé comme si on avait tranché dedans et il y avait cette petite maison. A cause de l’érosion, alors qu’elle était avant abritée par des arbres, elle s’est retrouvée totalement immergée ».
Tarana Duhault
Correspondante Environnement de l’Ambassade de France au Sri Lanka et aux Maldives
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Chapitre I Au ras de l'eau
Tourisme en péril
L’érosion des plages détruit l’habitat des Maldiviens. Elle porte également préjudice à leur principale activité économique : le tourisme.
Les enjeux sont considérables : sur l’ensemble des Maldives, 17 îles ont déjà été évacuées. La population se regroupe sur les atolls les plus grands, en particulier autour de la capitale Malé aujourd’hui au bord de la saturation. Les îles sont davantage exposées aux catastrophes naturelles, tels que les tsunamis et les inondations. Les infrastructures subissent des dommages sérieux et les resorts, piliers du tourisme, doivent composer avec le risque de voir un jour leur activité durablement fragilisée.
X FermerTourisme en péril
« Le changement climatique, ce sont des phénomènes extrêmes plus importants qui accentuent l’érosion. Nous remettons des structures en dur pour restaurer un régime hydrodynamique et permettre le rétablissement des plages à l’endroit où elles étaient. On a utilisé des tubes en géotextiles qui sont remplis de sable local. »
Thomas Le Berre, Océanographe.
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Thomas Le Berre – Océanographe & fondateur de Seamarc
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Chapitre I Au ras de l'eau
Menaces sur les ressources
Le réchauffement climatique transforme le littoral. Il fait aussi peser une lourde menace sur les ressources des Maldives.
La pêche est, avec le tourisme et le transport maritime, le troisième pilier de l’économie des Maldives, avec près de 15 000 pêcheurs déclarés. Les Maldives ont longtemps cherché à protéger le secteur et le stock de poisson en pratiquant une pêche à la ligne traditionnelle et en excluant les techniques de pêche industrialisées, plus agressives.
Ali Mohammed est capitaine de bateau. Cela fait 40 ans qu’il pêche dans ces eaux cristallines. « Les bancs de poisson sont beaucoup plus rares. Dans mon atoll, on ne trouve plus de bancs de thons par exemple, je dois aller dans un autre atoll pour espérer en trouver. Regardez. Ce matin, 6 bateaux ne sont même pas sortis en mer », explique-t-il.
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Chapitre II Protéger la population
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Chapitre II Protéger la population
Un barrage contre la mer
Comment protéger les populations des catastrophes naturelles ? Une des solutions consiste à dresser des remparts face à la mer pour limiter l’impact des vagues sur le littoral.
Les enfants grimpent sur ces structures en béton plus hautes que les bateaux de pêche amarrés au port, avant de plonger tête la première dans la mer. Plus loin, près de la jetée, des familles y installent des ballons, piqueniquent ou s’assoient, simplement, pour discuter face à la mer. Face à la montée des eaux mais surtout pour se protéger contre les catastrophes naturelles, les Maldives ont ceinturé la capitale Malé de tétrapodes. Conçues pour « casser » les vagues, ces structures quadrilatères sont les défenses les plus efficaces aujourd’hui aux Maldives pour remblayer les côtes et protéger le littoral.
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Chapitre II Protéger la population
La désertification des îles
Les effets du réchauffement climatique se font déjà ressentir : les puits d’eau douce sont envahis par l’eau de mer, le littoral s’érode et les catastrophes comme le tsunami de 2004 incitent la population à quitter leur île natale.
« Les changements sont intervenus après le tsunami », explique cette femme. Traumatisée par la perte de ses enfants, elle a quitté son île natale pour être relogée sur l’île de Gaan, dans des maisons construites par la Croix Rouge.
Depuis son installation sur Gaan en 2007, elle a pu redémarrer une nouvelle vie avec son mari et un nouveau travail. Mais onze ans plus tard, le souvenir du tsunami reste douloureux.
X FermerLa désertification des îles
La population des Maldives est fortement exposée aux menaces du changement climatique. Deux particularités viennent aggraver la situation : cet archipel ne compte que 300 km² de terres fermes. Par ailleurs, l’immense majorité des îles a une superficie inférieure à 1 km². Naturellement, les habitations sont donc construites à proximité du front de mer, là où le danger est le plus important.
Après que le tsunami eut frappé les Maldives en 2004, 14 îles furent évacuées les jours suivants et 9 d’entre elles déclarées inhabitables. 12 000 personnes environ qui vivaient sur ces îles ont alors été déplacées et relogées ailleurs.
Chapitre II Protéger la population
La désertification des îles
"Il y avait plus de 1000 habitants sur cette île qui a été fortement touchée par le tsunami. Il n’en reste plus que 200."
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Chapitre III L'exode vers Malé
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Chapitre III L'exode vers Malé
Malé, une capitale sous pression
La concentration de la population crée une pression forte sur les ressources des Maldives. Cet archipel compte près de 400 000 habitants, qui vivent répartis sur un peu plus de 200 îles. La densité y est importante : 1326 habitants/km², contre 117 habitants/km² en France. La situation est encore plus critique à Malé : la petite capitale accueille près de 18 000 habitants/km², un record !
Encouragés par le gouvernement, les Maldiviens n’hésitent plus à quitter leur île natale pour partir vivre sur des îles s’élevant au-delà d’un mètre au dessus du niveau de la mer. Un vaste programme a lieu pour reloger les personnes et centraliser les services. Néanmoins, la majeure partie de la population se rend sur l’île capitale Malé pour y trouver des emplois et accéder aux services.
Chapitre III L’exode vers Malé
Malé, une capitale sous pression
« En raison de la dispersion des îles, deux tiers de la population se trouve sur la capitale : cette île de 2 km² concentre 70% de la population ».
Tarana Duhault
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Chapitre III L'exode vers Malé
Hulumalé, l’avenir des Maldives ?
Hulumalé est une île artificielle, conçue comme une extension de la capitale Malé. La construction de nouvelles îles ou l’extension d’îles existantes est une des solutions choisie pour lutter contre l’élévation du niveau de la mer.
L’exode de la population est désormais une réalité à laquelle les Maldives doivent apporter des solutions. La capitale Malé est aujourd’hui dans une situation de surpopulation tel qu’elle ne peut plus guère accueillir de nouveaux arrivants. Afin de réduire cette pression, le gouvernement des Maldives a lancé il y a 18 ans de cela la construction de l’île artificielle d’Hulumalé.
Longue de 2,4 km de long sur 1km de large, cette île est située à 20 mn en bateau de la capitale, Malé, à laquelle elle est rattachée administrativement. Inaugurée en 2004, elle accueille aujourd’hui 18 000 personnes.
X FermerHulumalé, l’avenir des Maldives ?
L’île d’Hulumalé est rattachée administrativement à la capitale Malé, qu’elle prolonge. Sur cette carte, la zone verte montre la zone urbaine de Hulumalé, déjà construite et dans laquelle les habitants commencent à s’installer.
La zone rouge, interdite d’accès, est la zone en cours de construction, qui représente encore les deux tiers de l’île en devenir.
Cette île artificielle a vocation à alléger la pression démographique qui pèse sur Malé. L’objectif des Maldives est d’étendre certaines îles en les surélevant pour lutter contre la montée de la mer et accueillir à terme l’ensemble de la population éparpillée sur les différents atolls.
X FermerHulumalé, l’avenir des Maldives ?
« Si les prévisions alarmistes du GIEC se confirment, les Maldives auront un choix à faire. On peut vivre sur des maisons bateau ou encore créer des îles flottantes, mais elles seraient couteuses. Cette option semble difficilement envisageable. Nous pourrions partir et migrer, mais alors, la population des Maldives ne formerait plus un tout. La seule option qui paraît réaliste serait de créer des îles artificielles. Il y a plusieurs zones où la mer est basse. On pourrait y créer plusieurs îles de grandes tailles pour y replacer la population. La dernière possibilité serait de construire des maisons sur pilotis. C’est une solution à court terme, alors que les îles artificielles pourraient durer plusieurs centaines d’années », explique Ali Rilwan de l’ONG Bluepeace.
Le gouvernement des Maldives tente avec l’île artificielle d’Hulumalé, d’étendre les capacités de Malé pour désengorger la capitale et accueillir les nouveaux arrivants.
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Ali Rilwan, ONG Bluepeace
X FermerHulumalé, l’avenir des Maldives ?
L’ONG environnementale Bluepeace œuvre à protéger l’environnement, à améliorer les connaissances de l’impact de la population sur l’archipel et à informer la population sur la préservation de l’environnement. « Si on continue de vivre ici, nous deviendrons des réfugiés climatiques », explique Ali Kilwan. « On peut voir aujourd’hui beaucoup de maisons qui tombent à l’eau à cause de l’érosion. L’île d’Hulumalé pose des questions environnementales, car elle est créée en draguant le sable des profondeurs. Mais face au scénario cataclysmique du GIEC, c’est un choix difficile auquel nous sommes confrontés, entre la nécessité de trouver des solutions pour protéger la population et le besoin de préservation de notre environnement et de nos ressources ».
De nombreuses autres îles, telles qu’Eydhafushi, Thulusdhoo, Meedhoo ou encore Kudahuvadhoo font l’objet d’un programme d’agrandissement de leur superficie.
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Chapitre IV La biodiversité en danger
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Chapitre IV La biodiversité en danger
Des coraux menacés
« Le réchauffement climatique est le premier problème des Maldives, car il détruit des kilomètres carrés de coraux. Il faut comprendre que les Maldives ne sont formées que de corail. »
Chapitre IV La biodiversité en danger
Des coraux menacés
Le corail est l’association d’une algue et d’un animal. Il fonctionne comme une cellule photovoltaïque. Il récupère l’énergie solaire et fournit du CO2 grâce à la calcification. Ce sont ces fameux squelettes très blancs, en fait du carbonate de calcium.
Pour pousser, le corail a besoin d’un substrat dur. Thomas Le Berre travaille avec les resorts pour fournir aux coraux une ossature, sur laquelle il dépose des greffons. Ces petits bouts de coraux vont ensuite se développer et consolider la barrière de corail qui ceinture les îles et les protège.
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Chapitre IV La biodiversité en danger
Protéger la barrière de corail
Le corail joue un rôle de brise-lame qui lui permettrait d’absorber jusqu’à 90% de la force érosive des vagues.
Lors du tsunami de 2004, les îles disposant d’un récif corallien en bonne santé ont été moins affectées par l’énorme vague, protégeant population et infrastructures. Véritable défense naturelle du littoral, le corail est indispensable à la survie des Maldives : il atténue l’impact des phénomènes naturels, préserve l’écosystème des îles. Le récif corallien présente une biodiversité très riche et offre un habitat de choix pour de nombreuses espèces de poissons.
Ils forment de fait une ressource importante pour l’homme : formidable bassin pour la pêche, ils fournissent également des matériaux de construction pour les habitations ou servent de fertiliseurs pour les cultures alimentaires.
Chapitre IV La biodiversité en danger
Protéger la barrière de corail
Cet écosystème n’en reste pas moins fragile.
Si l’activité humaine, par sa pollution ou l’utilisation de méthodes de pêche destructives, reste une menace, la montée des eaux et l’acidification de l’océan pourraient bien avoir raison des récifs coralliens.
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Chapitre V Les défis du changement
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Chapitre V Les défis du changement
Des îles écoresponsables
Face au danger, les Maldives tentent de s’adapter au changement.
Villingili est une île située à proximité de Malé, la capitale. Habitée depuis 1990, elle compte une population de plus de 8 000 personnes. Ici, le gouvernement a mis en œuvre un programme "île verte" afin de créer des espaces verts protégeant l’environnement et servant de modèles pour une société éco-responsable.
Le gouvernement s’appuie sur l’association Save the beach pour mener des actions de sensibilisation à l’environnement auprès de la population et dans les écoles, de nettoyage des plages et de préservation du récif corallien.
Chapitre V Les défis du changement
Des îles écoresponsables
« Villingili est un exemple d’île verte. L’objectif était aussi de montrer que la population de Malé peut agir pour changer le cours des choses. Il reste encore beaucoup d’actions à mener pour sensibiliser les gens à la préservation de l’environnement ».
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Chapitre V Les défis du changement
Mieux gérer les déchets
Alors que l’île de Malé vit dans un état de surpopulation, la gestion de ses déchets est devenu un enjeu sanitaire et environnemental.
Avant de devenir la poubelle des Maldives, Thilafusshi était une petite île bordée d’un lagon idyllique, à l’eau peu profonde. Dans les années 1990, les premiers déchets ont été déversés dans le lagon. Puis, il a fallu remblayer l’île avec du sable. Huile, plastique, mercure, plomb, les déchets toxiques brûlent à l’air libre et s’entassent, jusqu’à former le point culminant de tout l’archipel à près de 10 mètres au dessus du niveau de la mer.
« Les ordures se décomposent en permanence, ce qui pose un problème de stabilité de l’île et surtout, abîme la qualité de l’eau alentour », explique Maeed Mohamed Zahir, de l’ONG Ecocare.
Chapitre V Les défis du changement
Mieux gérer les déchets
« Il y a des lentilles d’eau sous chaque île, or les toxiques de Thilafusshi se déversent dans le lagon et s’infiltrent. Ils polluent un espace dont nous avons besoin pour assurer notre subsistance : les pêcheurs utilisent ces récifs. Les effets sur la biosphère ont un impact important sur la pêche et sur la survie des récifs, qui sont pourtant notre première ligne de défense face au réchauffement climatique ».
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Chapitre V Les défis du changement
Vers une adaptation durable ?
Les Maldives ont annoncé leur neutralité carbone d’ici à 2020. Pour remplacer l’énergie fossile, il est vrai que le pays dispose d’un trésor : son ensoleillement. Petit à petit, les Maldives se couvrent donc de panneaux solaires.
Dans l’atoll de Gaafu Dhallu, les 7000 habitants de l’île de Thinadhoo devraient bientôt profiter d’une énergie "propre" fournie par les panneaux photovoltaïques installés sur l’île et raccordés au réseau. A Malé, 12 bâtiments appartenant à l’Etat, dont l’école internationale de Ghiyasuddin, l’Université nationale des Maldives, l’école Kalaafaanu ou encore la faculté des sciences et le palais présidentiel ont été recouverts de panneaux solaires.
Ces projets ont vocation à servir de modèle reproductible pour assurer le développement d’une énergie solaire à travers le pays et mener les Maldives vers la neutralité carbone.
Panneaux solaires, île écologiquement responsable, information et sensibilisation de la population, préservation des récifs coralliens, installation d’incinérateurs de traitement des déchets, les Maldives doivent faire face à des défis majeurs pour ne pas devenir un jour des réfugiés climatiques apatrides.
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Epilogue Remerciements
Remerciements
Ce webdocumentaire sur les effets du réchauffement climatique aux Maldives a été rendu possible grâce à la contribution et l’aide de ces personnes : merci pour votre accueil chaleureux et pour votre participation.
Tarana DUHAUT - Attaché pour la coopération, le développement et les affaires humanitaires à l’Ambassade de France pour le Sri Lanka et les Maldives
Mohamed ASLAM - Océanographe
Thomas Le BERRE - Océanographe et fondateur de Seamarc
Adam ISHAM - Community Engagement & Coordination Assistant, LECReD Programme, UN Maldives
Maeed Mohamed ZAHIR - Ecocare
Fathimath THANZEELA - Save the beach
Ali RILWAN - Bluepeace
Hawwa HUZAINA - Elue locale de l’île de Mundoo
Crédits
Photos et interviews : Frédéric de La Mure
Rédacteur : Franck Kantor
Directeur de la Publication : Romain Nadal
Directeur de la production : Lionel Bouchy
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